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Sombre - Méditation sur les abîmes
VU Centre de diffusion et de production de la photographie
Commissaire : Pierre Ringuette
27 octobre au 6 décembre 2023



Sombre - Méditation sur les abîmes
Centre des arts Alain-Larue, Notre-Dame-des-Prairies (Joliette) (Québec)


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MURRAY, Karl-Gilbert
Compte rendu de l’exposition Housebound : Portraits from the Winter Garden (Evergon-Ringuette)
in Ciel Variable, No 107, Automne 2017


DC3 ART PROJECTS
EDMONTON, ALBERTA, CANADA

 
 


FALVEY, Emily
Compte rendu (anglais) de l’exposition Figures de la mascarade ou La vie passionnante de Félicien
in Revue d’art Esse, No 72, Printemps 2011

Extrait (traduction libre) :

«Ce n’est pas là le genre d’images qu’on aime spontanément.  Mais devant le courant actuel qui favorise les œuvres facilement assimilables, les tendances au goût du jour qu’encouragent les institutions, la création d’un corpus aussi déstabilisant pour le regardeur est en soi une réussite notable.»

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Jean-Jacques Ringuette, Figures de la mascarade ou La vie passionnante de Félicien - Occurrence, Montreal, January 29 – March 12, 2011

The last decade of artistic practice in Canada has been marked by a growing interest in Renaissance themes and subjects, including cabinets of curiosity, rogue taxidermy, vanitas still lifes, grotesque hybrids, and carnivalesque décor and attire. Recently on display at Occurrence, Jean-Jacques Ringuette’s photographs are a noteworthy example of this trend. An unsettling exhibition, Figures de la mascarade ou La vie passionnante de Félicien combines contemporary aesthetic strategies with historical references to Medieval and Renaissance fools and tragic clowns, as well as Tarot cards, commedia dell’arte, carnival, and even the passion of Christ. The result is a somewhat off-putting exhibition, especially for a viewer unfamiliar with the historical precedents for these images. Without this context, many of the photographs verge on offensive. Les joyeux atermoiements du fatum, for instance, depicts the artist’s clown alias—Félicien—diapered, palsied, and sitting in a wheelchair surrounded by party favours, while in Je ne connais pas cet homme he vulgarly masquerades as an obese, disabled woman.

Although some of Ringuette’s images lack finesse, taken as a whole the exhibition is quite interesting. Perhaps its most valuable quality is an overarching strangeness rooted in a tension between humour and pathos, subtlety and exaggeration. In the accompanying catalogue essay, Penny Cousineau-Levine writes convincingly about the work’s relationship to concepts of the grotesque, carnivalesque, and abject defined by theorists such as Mikhail Bakhtin and Julia Kristeva. She reminds us that the modus operandi of a grotesque universe such as Félicien’s is to overturn “entrenched norms of sobriety, propriety and gender-appropriate behaviour.” In Ringuette’s work, this is achieved through a tension of opposites in which avatars of childhood and senility, innocence and corruption, comedy and suffering are intermingled and confused. For example, a series of photographs based on carnival cutouts (also sometimes called comic foregrounds) twists the whimsical practice of sticking one’s head through a hole in a painted wooden façade into a macabre meditation on the intimate connection between birth and death, decay and regeneration. In these photographs, Félicien’s clown face replaces the head of a teddy bear stuck to a piece of plywood. In each image, the bear’s body assumes a different foolish or abject pose: slipping on a banana peel, wetting itself with greenish urine, sitting atop a pile of refuse, or losing control of its bowels. As with the rest of the exhibition, these are not the kind of images one spontaneously “loves.” Instead, their bizarre and confusing perversity gives one pause. In the current climate of easily digested, corporate-sponsored “hipness,” creating this kind of uncertainty in the viewer is no small achievement.


Entretien radiophonique avec Jean-Pierre Guay et Richard Sainte-Marie, L’Aérospatial CKRL-MF, 19 décembre 2007.


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MAVRIKAKIS, Nicolas
Papier glacé in Voir - Montréal, 19 septembre 2002
Extrait :

«Je vous propose donc d’aller vous distraire plus intelligemment avec les photos de Jean-Jacques Ringuette chez Occurrence. Certes, le sujet peut paraître un peu léger au premier regard. On y voit un ourson en pluche dans diverses poses, comme si un petit garçon avait décidé de recréer le monde avec son nounours. Ses images sont très propres, sans trop de flafla mais elles possèdent un je-ne-sais-quoi de drôlerie et de regard critique quant à la question de l’identité qui les rend marquantes pour le spectateur. Des titres comme De la catastrophe de jouir en cachette ajoute à l’ensemble un sens parfois très profond.»

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Déry Louise
Extrait du catalogue Espaces intérieurs - Artistes contemporains du Québec

Passage de Retz, Paris, France
Musée du Québec, 1999

Avec la recherche qu'il mène depuis quelques années sur un personnage habité par l'imaginaire de l'enfance, Pierre Mouchon, Ringuette continue de concentrer son attention sur le monde des apparences, des identités troubles et des bribes d'existence irrésolues. Les images de sa plus célèbre série, Ecce homines. Les offenses crépusculaires, exploraient l'iconographie traditionnelle de la peinture d'inspiration religieuse et rappelaient les dépositions, crucifixions, pietà et scènes de martyre qui ont peuplé tout un pan de l'héritage chrétien. D'une manière différente, les photographies de Pierre Mouchon, qui exposent sous de multiples formes, formats et attitudes un animal de peluche sorti du monde de l'enfance, conservent l'idée de croyance et de ferveur, sous les traits cette fois de la candeur et de la magie (Pierre Mouchon imagine les fantômes). Le phénomène de l'apparition, propre au médium photographique, continue de s'opposer au caractère dérisoire et presque humoristique de cet objet qui adopte, en revanche, les caractéristiques insolites et pathétiques de ces corps incertains qui hésitent ou se dérobent. Un double état qui suggère d'ailleurs un paradoxe fréquent dans la démarche de Ringuette, alors que maniérisme et artifice côtoient le réel et le vrai.

Pierre Mouchon archétype de la figure humaine par sa capacité d'incarner ce qui est originaire, rudimentaire, résulte d'un jeu de mot d'esprit dadaïste ou surréaliste - mouton, cochon – capable de véhiculer tout autant les indices d'un discours sommaire que l'ambivalence ou l'ambiguïté d'un personnage incertain (Pierre Mouchon n'est le fils de personne). Les images qui le racontent (Pierre Mouchon se sait observé) montrent déjà un rapport trouble au regard, au fait de voir et d'être vu. Masque et mascarade mettent en porte-à-faux la lecture de ces œuvres, qui oscille entre le drôle et le grave, entre le touchant et le grinçant. Humilié, dissimulé ou enfoui, privé de ses yeux ou contraint à se taire, pantin fragile et balourd à la fois, Mouchon exhibe ses blessures, ses censures et ses infortunes (Voici le bonnet d'âne). Jeux de regard, chimères, fantasmes et fantômes apparaissent, prennent corps dans l'image photographique, libérant ainsi des récits qui montrent bien que langage et enfance s'accompagnent longtemps.


LAMARCHE, Bernard

Collectionneurs de rêves in Le Devoir, 5 et 6 juin 1999

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DÉRY, Louise, Jean-Jacques Ringuette - Une dramaturgie des corps (Una drammaturgia dei corpi)
Texte du catalogue de l’exposition présentée à la galerie Il Ponte, Rome, Italie
Musée du Québec et Il Ponte Contemporanea, Rome, Italie, 1998

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HARPER, Sharon, Fiction

in CV Photo, No. 32, Automne 1995

Extrait (traduction libre) : «Une certaine «tendance», une tradition a éclos au Québec il y a plusieurs décades avec le travail de John Max, jusqu’à celui de Raymonde April et Michel Campeau. Récemment, la deuxième vague de cette tradition en devenir a commencé à se manifester auprès de la communauté des intervenants en photographie ainsi que du public des arts visuels. Le travail psychologiquement et émotionnellement évocatif d’Anne-Marie Zeppetelli, de Susan Coolen, de Suzanne Grégoire ou de Stéphane Beaulieu, les œuvres socialement critique de Miki Gingras et le travail à caractère intellectuel de Jean-Jacques Ringuette font tous partie de cette nouvelle génération de photographes québécois.»

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HERZOG, Hans-Michael, WEIERMAIR, Peter (pour l’extrait) et ERHARD U Heidt
Le corps - The Body / Art contemporain canadien
Extrait du catalogue de l’exposition
Éditions Stemmle AG, Zurich, Suisse et Kunsthalle Bielefeld, Allemagne, 1994

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BOGARDI, Georges, inédit, 1994

JEAN-JACQUES RINGUETTE

VU, Quebec City

Exquisitely printed in a dusky sepia tone and framed in wood that looks exotic and rare, Jean-Jacques Ringuette's photographs of male nudes are larger than life in scale and seem somehow beyond it - life, that is - in their ghostly, luminous stillness. Although the models are of a highly recognizable contemporary type - they are the brat-angels who fill the fringe venues of rock music, the waifs with an attitude who skulk around in ads for expensive denim - Ringuette does not practice social documentary. He directs the models to freeze into sinuous, formal poses so they become statues evoking the Mannerism of an antique past. These are carnal images, no doubt, but with "image" being the operative word: The sexual charge of these pictures is as tenuous as the spiritual dimension of a St. Sebastian painted by Pontormo or Sodoma.

Certain comparisons are inevitable. Ringuette studied with Evergon at the University of Ottawa but the resemblence is superficial at best. Evergon's tableaux re-enact scenes from past fictions in a campy celebration of technical virtuosity and divine excess. Ringuette alludes to historical mannerisms in order to make use of their heightened tension between the norms of realistic depiction and the stubborn insistence of artifice and "style." This duality then becomes a metaphor for an eminently contemporary theme: the body as container of the self versus the body as packaging of social attitude and appeal - the blurred, troubling difference between authentic behaviour and posing.

The formal exquisiteness of these photographs will also recall Mapplethorpe, but the American's work is sensational (in every sense of the word) while Ringuette's shocks only by its casting a metaphysical shadow on the smooth surfaces of skin and print. Mapplethorpe equates exhibitionism with confession, and hence with the exorcism of ancient conflicts between public and private selves. This conflict, however, is at the very heart of Ringuette's imagery.

Chastely cut off at the waist by the frame, the models’ artful poses incarnate both the naked and the nude. Their torsos conform to classical standards of beauty, a smooth perfection seemingly uninflected by experience. By contrast, the heads seem ravaged - is it by thought or by the battering of the Other's gaze? And the hands lead anxious lives of their own, grasping for the mannerism that might pass for an authentic gesture.